Le Népal à Pattes

Langtang, 4e jour.

Published on janvier 20th, 2011 in Langtang

Le 14 janvier.

Départ de Langtang et de la Pema’s Guesthouse. Notre hôte se fait soigner une dernière fois. C’est en train de s’infecter… Du coup Alix et Johan lui laissent des antibiotiques, en précisant bien leur posologie.

Pour nous remercier il nous offre des tasses de citron chaud et un Mars a chacun (gros cadeau). Tentative de refus, remerciements… Mais sa gentillesse ferait céder même les plus endurcis. On part vers 8h30. La route nous semble plus longue que prévu, il y a un gros dénivelé. Nous arrivons au Langtang View Lodge vers 13h. 2 autres kgs de fromage en moins… Les sacs s’allègent!

Je discute avec un paysan qui s’est arête au lodge. Il tire un cheval qui rechigne a le suivre. Il vient de l’acheter, un peu plus haut. Combien? 40 000 roupies. Une fortune (un salaire moyen, c’est 150-200 roupies par jour). Le père de famille qui gère le lodge a un petit sourire. Il n’estime pas le cheval a plus de 30 000 –35 000 roupies. Ca discute, ca argumente.

Johan, qui balade son énorme tomme ronde au dos de son sac, ne se sent manifestement pas assez lourd. Il discute avec un autre paysan, et lui achète son couteau, un rasoir à la lame longue comme l’avant-bras. Eviter de le garder en bagage à main au moment de prendre l’avion, surtout!

Sieste et partie de cartes, encore et toujours. Jo et moi gagnons enfin.Je remonte dans ma propre estime!

Langtang, 3e jour.

Published on janvier 20th, 2011 in Langtang

Le 13 janvier.

Lever a 7h. Alix soigne les doigts de Pema, le monsieur qui nous heberge. Il se les est ecrases en soulevant des pierres. Pas beau a voir , ca le lance. Mais c’est benin. Juste bien nettoyer et changer le pansement tout les jours. Depart donc vers 8h. Nous marchons vite, il n’y a que Jo et moi qui portons des sacs legers. Jo veut s’acheter une tome de Yak entiere…

Arrivee a Kenjin Gompa vers 10h45, et direction la “cheese factory”. Effectivement, Johan achete sa tome a 5 kilos! En tout, nous redescendons 13 kilos de frometon… Le vieux radin qui veut nous compter la tome a 5kg 500 alors qu’elle est a 5kg 300 (et qui refuse de nous faire un prix) doit halluciner . Ils sont fous, ces francais!

Au repas : pain tibetain et fromage. J’en fais une overdose… Redescente vers 13h30. Nous avons oublie la crème solaire, et les gourdes sont vides. Mais en 1h30-2h, c’est fait. Nous livrons nos 2kgs de fromage a Pema, comme promis. Bieres fraiches, et partie de cartes. Le ciel se couvre, nous ne sommes pas rassures. En fait, juste un nuage, egare, qui ne fait que passer. Je suis bien fatigue. Arnaud joue le papa avec la petite fille de Pema, Ching. Elle est aux anges. Le soir, puree et pain tibetain (mais pas frit… cette fois). Re-partie de carte. Jo et moi gagnons, pour une fois! Tout le monde est rouge cramoisi. Les yeux se ferment…

Johan a discute avec Pema. Une vie pas evidente. Apparement il ne fait pas bon etre Tibetain ici, au Langtang. Les prix gonflent etrangement. Bizarre, comme les minorities sont mises au ban. Ca rappelle chez nous, malheureusement.

Arnaud continue son bouquin. Le poele s’eteind lentement… Ca va etre l’heure de dormir.

Langtang, 2e jour.

Published on janvier 18th, 2011 in Langtang

Départ a 8h30. Objectif : marcher tant que l’état des troupes le permet. Arnaud boite, mais ça a l’air d’aller. Alix a un petit coup de moins bien. La vallée s’élargit, s’ouvre sur des pierriers, et encore des rhododendrons…

Les cimes blanches du Langtang Lirung et du Langtang II apparaissent enfin. Nous stoppons notre effort a 11h30 pour manger. Alix se repose. Pour Arnaud, ca roule! Je dessine. On repart à 13h30. Marche de 2 heures, plutôt tranquille. Ca monte en pente douce. On s’arrête un peu avant le village de Langtang. Coup de coeur. Un Tibétain qui a ouvert son lodge depuis 6 ou 7 mois. Gentil comme personne. Chambres gratuites, réductions sur la nourriture. Alors que je m’apprête a me doucher a l’eau froide, il insiste pour m’offrir le “bucket” d’eau chaude!

La plupart des touristes s’arrêtent à Langtang même, un peu plus loin. Du coup les lodges un peu isoles tentent tout pour attirer les marcheurs, au mepris du règlement du parc (qui soi-disant favorise la concurrence loyale). On peut les comprendre quand on voit que les lodges de la ville offrent douche chaude, électricité et accès internet.

Toujours est-il que nous sommes ravis de l’accueil qui nous est fait ici. On préfère sourire que consulter notre boite mail…

Nous nous sommes engages a rapporter 4 kilos de fromage de yak (de nak, pour ceux qui ont suivi) depuis la fromagerie située a Kenjen Gompa, notre objectif du lendemain. 2 kilos pour nos hôtes actuels, et 2 kilos pour le lodge de Rimche.

J’en ai un peu marre de perdre a la coinche. Ca fait 4 soirs que ca dure! C’est frustrant.

Je suis mauvais perdant, et c’est un euphémisme.

Résumé des journées précédentes au coin du feu, avec en bruit de fond les discussions népalaises sortant de la cuisine. Ambiance.

Le Langtang, 1er jour.

Published on janvier 18th, 2011 in Langtang

Depart a 8 heures. Le chef de famille, Pema Dorge Tamang de son prenom, nous offre une grosse tasse de café au lait, un petit luxe par ici.

Nous descendons jusqu’au pont suspendu qui nous permet d’acceder au Langtang.

Sur l’autre versant, une troupe de singes, effrayes et peureux. Impossible de les approcher.

Grosse descente. Arnaud boite a nouveau. Je reprends des affaires de son sac pour le soulager.

Remontee, enfin. En pente “douce”, dans les forets de sapins et de rhododendrons. Le torrent gronde, en contrebas. Devant nous, une troupe de militaires un peu idiots. Il s’amusent a effrayer les vaches en marchant. On fait passer le temps comme on peut.

On s’arrete peu avant Rimche, au Langtang View Lodge. On y discute avec Marc, infirmier francais d’une cinquantaine d’annees qui vit ici, au Nepal.

Le coin est chouette, calme. On decide d’arreter la marche pour la journee. Je dessine. Le soleil se couche. Partie de cartes pres du poele, a cote de la cuisine. “Thukpas soups” consistantes et delicieuses.

Journee de repos a Thulo Syabru…

Published on janvier 18th, 2011 in Thulo Syabru

10 janvier.

Journee off. Arnaud est “salement touché”… Moi, je ne suis guere mieux. Mon genou droit grince un peu.

Lever a 7h30. On se replie sur le Evening View Hotel & Lodge. Tres tres bon choix. Une famille adorable. L’ “ancien” parle un tres bon anglais, ses conseils sur la suite de notre trek sont precieux, ses anecdotes sur le parcours deja accompli sont interessantes. Son etat d’esprit nous plait. Il est chamane, accessoirement.

Journee glande. Discussion serieuse le matin, sur tout et rien, les choses de la vie, quoi. Et puis coinche… Pour changer. Le lodge est vraiment charmant , il y fait bon paresser.

Mais nous choisissons de continuer le lendemain, dans la vallee du Langtang.

Le soir, on mange a s’en faire sauter la ceinture. Notre marque de fabrique, je dirais. Meme Arnaud a pris le pli. Pancake aux pommes et beurre de yak en dessert. Un delice. On est presque tristes de quitter le coin.

Descente sur le Langtang.

Published on janvier 18th, 2011 in Gosainkund

Le 9 janvier

Nuit difficile : du vent, des grincements et les ronflements du francais pendant 10 heures… Au matin, un froid que nous ne pensions pas possible a cette altitude (3900m). Nous ne sentons plus l’extremite de nos orteils, ainsi que nos mains. Partis a 8h40, nous mettons un peu plus de trios heures pour faire 1600 metres de descente. Grosses douleurs aux genoux pour Arnaud. Je le soulage de deux-trois kilos. Puis Johan lui prend son sac sur les derniers virages du parcours. On le lui rend a l’arrivee au village de Thulo Syabru. Tout marcheur a sa dignite…

Thulo Syabru (ou Shyaphru) est un gros patelin pose sur la crete de la montagne, a l’ombre de cimes blanches qui cachent le soleil des 3 heures de l’apres-midi. On prospecte les lodges et on choisit le Lama Hotel, qui nous a ete recommande a Mogengoth. Erreur. La tenanciere nous rappelle un peu celle de Jomsom. Elle nous promet monts et merveilles, des prix speciaux, et elle sourit peu (voire pas). Douche chaude, par contre. Quel Bonheur! La premiere depuis un bail.

En fin d’apres-midi, on se replie sur un lodge beaucoup plus sympathique pour prendre un Masala Tea et jouer aux cartes. Le soir, on regle la facture au Lama Hotel. On n’y reste que pour passer la nuit.

Le col de Laurebina.

Published on janvier 18th, 2011 in Gosainkund

Nous quittons le lodge a 7h20. Le ciel est degage. Comme toujours. On peut dire que nous sommes vernis depuis le debut de notre trek…

La montee est reguliere, agreable. Nous marchons dans la neige, parfois sur des plaques de glace. Il faut etre prudent. Il nous arrive de nous enfoncer jusqu’au genoux. On ne voit pas la configuration du terrain sous l’epaisse couche blanche, c’est traitre. Mais plutot rigolo. Arrivee au Laurebina La (“col” en nepalais) a 10h30. C’est le point culminant du trek : 4610 metres d’altitude!

Personne n’est malade, le vent n’est pas aussi terrible que sur le Thorung La, nous nous arretons donc une bonne demi-heure.Photos, decryptage de la carte pour nommer les somnmets qui nous entourent…

Nous redescendons vers le village de Gosainkund. Un peu plus de neige, encore. Les lacs sacres sont geles, blancs. C’est assez beau et saisissant.

Au village, la premiere maison abrite un sahdu, un saint homme. Un vrai. Pas pas un de ces types de Katmandou qui vous benissent vaguement et attendent la bakchich… Non. Lui , il vit ici, a 4300 metres d’altitude, depuis plus de 3 ans. Il ne se nourrit que de ce que les passants lui donnent. Pas d’argent : qu’en ferait-il?

Ses cheveux sont longs, il est maigre, burine, vetu de rien.Je discute avec lui. Il s’exprime dans un anglais surprennement bon. Il medite toute la journee, face au lac. Lorsque je lui demande a quel moment cela prendra fin, il leve sa main lentement et me montre le ciel du doigt. Lorsqu’il mourra? Lorsque ses dieux le decideront? Difficile de savoir.

Chacun d’entre nous lui laisse une barre de cereales.

A Gosainkund, il y a au moins 6 lodges. Mais aucun d’entre eux n’est ouvert! Grosse deception pour nos ventres affames… Nous continuons donc a descendre, en longeant quelques a-pics vertigineux sur un petit sentier gele. Marcher ou regarder le paysage : il faut choisir.

Nous arrivons a Laurebina Yak vers 14h30. Un lodge tres, tres basique. Le vent hurle, le batiment craque de partout. Il fait un froid polaire. Nous demandont a ce qu’on allume le poele des 16 heures! Je me sens patraque, du coup grosse sieste jusqu’a 19 heures. Un francais est la aussi, un parisien. Il a l’air mal en point, gros coup de soleil sur la figure, un peu comme raidi par les courbatures lorsqu’il se deplace… Pas de belote, tout le monde est creve. Sauf moi, du coup!

Gosainkund, 2e jour.

Published on janvier 18th, 2011 in Gosainkund

Le 7 janvier.

Presque un mois! Leve a l’aube. Quelques photos. Petit dej’ et depart pour Phedi, derniere etape avant le col de Laurebina et les lacs de Gosainkund. Il est 8h. Ca grimpe sec, il fait toujours aussi beau. Au loin, les cimes des montagnes emergent de la couche nuageuse qui s’etend sous nos pieds. Les cascades sont gelees. Quelques plaques de neige, encore. Phedi, 3700 metres. Un lodge ouvert, tres accueillant. Bon repas (des momos de toutes sortes, avec du gingembre, delicieux…). Des allemands descendent du col. Puis un professeur de sciences sud-coreen, avec un de ses anciens eleves. Avec guides et porteurs, ca remplit le lodge de bruit et de mouvement. C’est assez agreable pour nous, habitués a des lodges desertes depuis le debut de notre trek. Le sud-coreen discute avec le guide des allemands. Il vient au Nepal pour la 29e fois! Il fait ce trek pour la 4e fois… Bonne soiree, pres du poele brulant. Nous quittons chaussures et chaussettes de laine! Et partie de coinche, pour changer. L’annonce des scores a faire pimente les choses. Couches a 20h. Demain, lecol.

Le Gosainkund, 1er jour.

Published on janvier 18th, 2011 in Gosainkund

De Mogengoth, montee assez fatiguante jusqu’a Tarapati. Et puis ensuite on a 8 descentes et 9 montees jusqu’a Ghopte (3 batisses). Les autochtones appelent ce passage “largha lunghu” (je le retranscris phonetiquement).

Le Lonely Planet n’etant manifestement pas une grande reference en matiere de trekking (etapes trop longues), nous decidons de revoir l’itineraire et de nous arreter ici. Tout le monde est creve, Alix et Jo se font la gueule…

Confort plus que sommaire au Namaste Hotel & Lodge. Pas d’eau courante, les tuyauteries sont gelees. Donc pas de douche, meme froide! Nous sommes seuls avec le gardien, un jeune effemine qui passe son temps a se regarder dans un petit miroir et a fumer des cigarettes. Une sorte de Narcisse des alpages, quoi.

Apres-midi glandouille. Jo fait la sieste, je dessine, Arnaud lit… Comme d’hab’, quoi. Le temps s’ecoule lentement.

Le soir tombe, nous tentons de nous installer dans le “mess” du lodge. Le poele fume a mort, la fumee s’echappe par toutes les ouvertures. On ouvre une fenetre, puis deux. Johan est malade, comme moi a Pokhara. Mais il tient le choc. On finit notre partie de belote. Victoire! Dodo a 20h.

Helambu, 3e jour.

Published on janvier 17th, 2011 in Le trek

Le 5 janvier.

Grosse journee. Nous decollons a 7h30. Des le debut, gros denivele. Le sol gele craque sous nos pas, alors que nous marchons a l’ombre. Heureusement (ou malheureusement) le soleil vient tres vite nous chauffer le crane.

Nous nous arretons a Kutumsang, pour acheter notre permis de trekker sur le Langtang.

Ensuite, ca devient tres dur. Montee sur la crete pendant 5 heures. Nous traversons une etrange foret d’arbres morts recouverts de mousse. On s’attend a voir apparaitre quelques dinosaures.

Arrives a 3000 metres d’altitude, on trouve quelques plaques de neige. On croise un mec qui descend tout droit du Gosainkund. Il nous annonce de la neige jusqu’en dessous du genou… Cool! On va rigoler un peu. Alix rit jaune, elle.

On s’arrete vers 13h, a Mogengoth. Un chouette lodge, juste en haut d’une enorme montee. Pas betes, les types… Pas envie d’aller plus loin, du coup! La petite fille du gerant est adorable. Elle a 3 ans, elle est vive, pleine d’energie. Je dessine, les autres montent un peu plus haut voir le panorama qu’on dit incroyable. Apparemment c’est justifie.

Soiree agreable. Belote. Les equipes sont les memes. Nous perdons. Soupe a l’ail (bonne pour l’altitude) et puree de pommes de terre. On y ajoute du boeuf seche.